zéro déchet: comment tout a commencé

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Comme pour toute évolution, au début du chemin se trouve un déclic, une prise de conscience. Ma première grossesse a été en cela une étape déterminante. Comme si porter la vie me permettait d’en reconnaitre enfin la valeur. Déjà sensibilisée aux vertus du BIO, dans l’usage de certains cosmétiques notamment, ou au travers de mon alimentation, je pensais naïvement connaitre mon sujet et avoir presque fait le tour de la question. Or je ne faisais que l’effleurer…

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Une avalanche… de déchets!

Consommer BIO me donnait l’illusion d’agir efficacement pour améliorer mon état de santé et celui de mon enfant à venir. De la même façon qu’en triant ses poubelles, on s’imagine que cela suffit à régler le problème de la gestion finale de ces déchets. Il a fallu ouvrir les yeux et s’imposer de penser à une autre échelle : par le prisme d’une vision globale des problématiques environnementales, un angle de vue bien plus large, hors de nos frontières intellectuelles et géographiques, grâce auquel on comprend rapidement que tout est interconnecté, les solutions comme les difficultés. J’avais abordé l’écologie en pensant que cela me permettrait « seulement » de prendre soin de mon corps, et en me documentant, d’abord d’un œil distrait, puis de plus en plus attentif, je découvrais qu’au contraire, changer ma façon de consommer était également bon pour ma planète, et plus étonnamment, bon pour mon porte-monnaie. Je touchais du doigt le fameux cercle vertueux, annonciateur de nombreux possibles.

Une rencontre a également agi comme un catalyseur dans cette évolution, avec non pas une, mais quatre personnes… La famille zéro déchet ! Une famille pas comme les autres qui m’a ouvert les yeux sur le contenu de ma poubelle et surtout sur son volume réel. Les réflexes et les automatismes, « je jette à la poubelle », « je trie le verre et le carton », font disparaitre les déchets de nos quotidiens, un tour de passe-passe et on croit dur comme fer qu’ils ont disparu pour de bon. Les déchets ménagers ? Mais on les brûle voyons, hop hop disparus sans laisser de trace ! Les déchets du bac de tri ? Ils sont RE-CY-CLES, ah la magie du recyclage, fleuron de l’ingéniosité de notre civilisation. Bref, tout va bien dans le meilleur des mondes. Du moins c’est ce que je croyais, moi qui, je l’avoue un peu honteuse, ne m’était jamais interrogée sur le devenir de ma poubelle. Je suis tombée de bien haut, en apprenant médusée que l’incinération des détritus ménagers faisait fuiter des dioxines, et qu’aucun plastique ne pouvait être indéfiniment recyclé… « Mais alors, la bouteille d’eau transformée en tee-shirt » ? « Oui mais qu’advient-il du tee-shirt ensuite ?? » Et bien, un déchet. Un déchet qui ne sert à rien, et qui polluera quel que soit son destin : brûlé, stocké, haché menu… Comme tous les autres, et ils sont nombreux sur le carreau.

le meilleur déchet, c’est celui qu’on ne produit pas:

De façon surprenante, ces vérités plutôt difficiles à digérer ont déclenché chez moi une phase d’euphorie. Non pas car je me réjouissais de cette triste réalité, mais parce que je savais, et que de fait j’allais pouvoir agir, et répandre la bonne parole auprès de mes semblables. J’assistais en spectatrice privilégiée à l’avènement d’une nouvelle ère dans notre histoire, j’étais à l’avant-garde. En partant  de presque 0 sur l’échelle de la poubelle qui déborde, la marge de manœuvre était exponentielle. J’ai alors réduit mes déchets dans la joie et la bonne humeur, persuadée que j’allais changer le monde.

C’est d’ailleurs un conseil que je donnerai à n’importe quelle personne souhaitant tendre vers le minimalisme : voyez les choses de façon ludique. Une semaine : un déchet… Lancez-vous des défis, d’abord faciles à atteindre puis plus corsés. J’ai ainsi commencé par ma salle de bain, en supprimant (adieu coton-tige jetable, flacon pousse-mousse en plastique…) et en remplaçant (bonjour savon solide, coton démaquillant lavable…). Puis direction la cuisine, c’est déjà plus complexe : il faut apprendre ou réapprendre à faire soi-même, cuisiner, s’organiser… Mais quelle satisfaction de manger mieux (le fameux « c’est moi qui l’ai fait ! ») et de ne plus jeter de pots de yahourts en plastique jetable. Comme je le disais précédemment, je me suis aperçue que ces changements, alors même que l’on fustige, parfois à raison, le prix du BIO, me permettaient de réaliser des économies conséquentes. Car consommer moins coûte moins, forcément. Ce qui dure n’a pas besoin d’être acheté de nouveau. La seconde main coûte moins que la première.

Avec le temps, la pratique et les convictions qui s’enracinent, on s’attaque aux gros dossiers : les vêtements, les transports, l’énergie… Vient aussi le temps de l’impatience face à l’inaction générale, les désillusions, la peur de l’avenir, nous en reparlerons.

Mais ce qui est certain, c’est que la moindre habitude nouvelle qui va dans le bon sens, celui de la durabilité, de la sobriété, de la pleine conscience, est une habitude qu’il faut conserver et transmettre. En 2019, le colibri a du plomb dans l’aile, mais il vole toujours.

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