Mes réflexes (presque) zéro déchet (partie 1)

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Ne dit-on pas qu’il faut 30 jours pour créer une nouvelle habitude ? Après des mois, et même des années de remise en question de mes pratiques de consommation, j’ai donc pu en consolider… un certain nombre ! Cela ne fut pas sans difficulté, car il faut sans cesse lutter contre sa zone de confort, contre la notion de plaisir, et parfois aussi contre l’incompréhension de son entourage ou une certaine forme de pression sociale.

L’une des clés réside dans une grande bienveillance envers soi-même : nul n’est parfait, nul ne doit retourner à l’âge de pierre, et nul ne pourra se targuer de n’avoir aucun impact sur l’environnement et d’être totalement zéro déchet. MAIS, nous pouvons tous diminuer notre empreinte par des gestes simples, qui ne demandent pas tant d’efforts, et qui finalement, améliorent grandement notre qualité de vie. Voici ce que j’ai déjà pu mettre en place, dans deux pièces maîtresses: la salle de bain et la cuisine. Peut-être y trouverez-vous quelques idées. C’est aussi l’occasion pour moi d’effectuer une sorte de bilan, et de repérer les marges de progression et d’amélioration.

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ZÉRO DÉCHET ET salle de bain:

C’est souvent là que tout commence, entre le lavabo et le placard de salle de bain !

Il faut dire qu’en matière de production de déchets, la salle de bain se pose en championne, avec ses nombreux accessoires à usage unique et ses flacons plastiques. Comme souvent, la règle est de remplacer le jetable par le lavable. J’ai donc troqué mes disques à démaquiller jetables contre leurs homologues en tissus. Exit les cotons tiges, non remplacés, si ce n’est par un nettoyage soigneux directement sous la douche, ce qui ne fut pas évident au début – le coton tige, c’est vraiment une habitude dont il est difficile de se défaire !

La grande difficulté de la salle de bains, c’est son nombre parfois exponentiel de flaconnages en plastique, notamment pour nous les femmes… Et sur ce point, il n’y a pas de secret : il faut faire du TRI. Un tri selon les besoins (réels les besoins, réels ! C’est toute la difficulté de l’exercice !) et selon les compositions (bye bye allergènes et perturbateurs endocriniens). Par la suite, privilégiez des emballages plus vertueux, notamment en verre pour les crèmes ou les huiles. Puis plus d’emballage du tout : bienvenue dans le monde merveilleux des cosmétiques solides ! Savons solides au lieu du gel douche (préférez-les saponifiés à froid, une méthode de fabrication qui préserve les qualités des huiles végétales qui les composent), et shampoing solide au lieu de la bouteille de shampoing liquide. On trouve également de l’après-shampoing en format solide mais personnellement je n’en utilise plus.

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Côté soin dentaire, échangez sans regret votre dentifrice traditionnel, dont la composition est souvent ahurissante, pour un dentifrice solide. Trouver celui qui va vous convenir n’est pas chose aisée, il m’a fallu beaucoup de test pour trouver mon « graal buccal », le Crystal de la marque Pachamamai. Quant à la brosse à dent, je finis d’utiliser une brosse à dent en plastique à tête amovible (on ne jette après usage que la partie supérieure et pas le manche, d’où une moindre quantité de déchet). Après 3 ans de bons et loyaux services je vais la remplacer par sa version en bambou, qui de plus est compostable.

Imparable pour diminuer les emballages dans la salle de bain: se constituer une routine beauté saine et minimaliste avec des produits de base multi-fonctions, et dont on choisira le contenant et la provenance avec soin… Par exemple, pour nourrir votre peau et aussi la démaquiller, un seul et même produit: de l’huile végétale! Notamment l’huile végétale de jojoba, BIO de préférence, qui est non comédogène et dont la structure chimique est proche de celle du sébum de la peau. Pour compléter ces basiques naturels, le gel d’aloé vera est idéal. Il remplace les sérums, et fonctionne très bien aussi en après-rasage. On l’utilise aussi en traitement d’appoint des petits maux de la peau au quotidien: coups de soleil superficiels, petites coupures…

Aujourd’hui j’ai une salle de bain minimaliste (certaines diront spartiate !), et dans laquelle je me sens bien. J’utilise bien moins de produits qu’avant, mais étonnamment ma peau et mes cheveux s’en portent beaucoup mieux ! Voilà qui donne à réfléchir sur l’efficacité réelle de nos cosmétiques, vantés à grand renfort de marketing ! L’objet d’un futur article ici, sans aucun doute.

EN cuisine:

LE terrain de jeux du zéro déchet ! Je vous propose un exercice très simple : à votre retour de courses, installez tous vos achats sur une table. Retirez d’abord les emballages à usage unique, tout ce qui ne sert pas directement à la conservation des aliments. Exemple: films plastiques sur les packs de lait, sachets plastiques des fruits et légumes, cartons maintenant les pots de yaourt…).

Il s’agit du premier niveau de déchet, le suremballage, à la durée d’utilisation très éphémère. A peine rentrés du supermarché, il filera directement dans la poubelle, sans autre forme de procès. Vous le voyez venir le gâchis ? Parmi ces ennemis de la poubelle zéro déchet, combien sont réellement nécessaires à la conservation? Combien relèvent du pur marketing? Traquer ce suremballage sera votre première mission! Et elle se joue directement dans les rayons de votre magasin! Fuyez les produits sur-emballés, les emballages individuels, et les aberrations des supermarchés, comme sur les deux images ci-dessous:

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Le deuxième « degré » de déchets présents dans votre retour de course, ce sont vos contenants, c’est à dire tout ce qui maintient vos produits dans un bon état de conservation. Ils sont plus difficiles à diminuer, mais là encore, avec un peu d’organisation, on y arrive! Fixez-vous des petits objectifs pour démarrer: je me rappelle avoir commencé en supprimant les sachets de thé au profit d’une boule en métal et de thé et tisanes achetés en vrac. Un geste qui parait anodin, et pourtant… Rappelez-vous du colibri!

Je me suis ensuite attaquée aux pots en plastique de nos yaourts et desserts… remplacés par des pots en verre, ou en carton recyclable. Puis par du fait maison dans des pots réutilisables! En effet, dans la cuisine, pour diminuer ses déchets il n’y a pas de recette miracle… Ou plutôt si, il y a bien des recettes, mais des recettes de cuisine! Faire vous-même sera votre meilleur allié pour alléger votre poubelle. Cerise sur le gâteau fait maison, vous mangerez bien mieux!

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L’étape suivante sera d’acheter un maximum de vos courses en vrac, en vous munissant de contenants de récup (sachets en papier récupérés des courses précédentes, tote bags, bocaux en verre, et même tupperware qui sont déjà dans vos placards) ou de contenants ad hoc type sachets en tissus (sacs à vrac). On est d’accord, c’est parfois contraignant: tout le monde n’a pas la chance d’avoir des magasins de vrac à proximité, parfois les commerçants ne jouent pas le jeu et refusent les contenants extérieurs… Parfois aussi le vrac est vendu plus cher que les produits emballés, alors que la logique voudrait que sans emballage ni marketing, et à quantité égale, le produit soit moins coûteux! Aberrant, n’est-ce pas? (cela tient à la fameuse question de l’offre et de la demande)

Quoi qu’il en soit, l’essentiel est de faire selon ses moyens et ses possibilités. La priorité, pour le bien de notre planète, est de supprimer au maximum le PLASTIQUE de nos maisons et de nos quotidiens, sous toutes ses formes. Si vous n’êtes pas prêts à passer au vrac, sachez que le simple fait de diminuer vos emballages plastiques est déjà un pas très important.

Dernier échelon de nos déchets dans ce retour de courses: les aliments eux mêmes. A ce sujet, deux thématiques me semblent importantes, en matière de réduction des déchets dits alimentaires. La première, c’est évidemment la lutte contre le gaspillage. Inutile de revenir sur l’aspect humain qui est indécent, l’un des symboles les plus marquants des inégalités qui gangrènent nos sociétés industrielles… Si on se concentre uniquement sur les déchets que ce gaspillage génère, là encore le constat est accablant. Quelques chiffres: en France, le gaspillage alimentaire représente chaque année 10 millions de tonne, l’équivalent de 16 milliard d’euros. A titre individuel, chaque français jette 29kg par an, soit environ un repas par semaine. A l’heure où les ressources planétaires diminuent et où chaque geste compte, une telle insouciance est difficilement soutenable. Un conseil? Listez vos besoins et préparez vos menus à l’avance! Vous diminuerez vos déchets, mais aussi vos dépenses. Autre réflexe à adopter: réinventer les restes! Soyons imaginatifs et donnons leur une seconde vie dans nos assiettes. Chez nous, il y a un grand classique: la quiche à tout. Quelques courgettes poêlées qui trainent dans le frigo, une poignée de dés de jambon et hop voilà une garniture de quiche tout à fait savoureuse.

Dernier point concernant le zéro déchet en cuisine: l’art et la manière de composter… Voilà une bien vertueuse façon de recycler: diminuer ses déchets tout en donnant un coup de pouce à Dame Nature (qui en a grand besoin). Nous ne sommes pas égaux face au compostage, tout dépend de votre lieu de vie. La voie royale est bien sûr le composteur de jardin, sorte d’autoroute du compost qui amène nos rebuts de cuisine directement aux principaux intéressés, à savoir le petit peuple du sous-sol: vers, larves et autres insectes qui se délecteront de nos épluchures. De leur travail naitra un fabuleux engrais naturel qui sera lui aussi à l’endroit idoine: votre jardin.

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Le cheminement est plus complexe pour vous qui vivez en appartement. Deux options s’offrent à vous: vous rêvez de composter et d’adopter de petits animaux de compagnie? Le lombricomposteur est fait pour vous! On trouve de nombreux tutos de mise en place des lombricomposteurs sur Youtube si cela vous intéresse. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, non, les vers ne sortent pas du bac! Mais il est vrai que l’on peut avoir une certaine appréhension à les accueillir chez soi. Genre vraiment chez soi.

Autre option zéro déchet, que j’ai personnellement testé, le bokashi. Il s’agit d’un bac, vendu avec des sachets d’accélérateur de compost, qui permettent d’obtenir rapidement un engrais liquide en contrebas du bac, à diluer puis à utiliser pour ses plantes. MAIS, le bac n’ayant pas une contenance illimitée, on se retrouve rapidement avec une quantité de matière organique non négligeable, et assez malodorante je dois dire. Matière qui aurait sa place dans un bac beaucoup plus grand lui permettant de prendre son temps pour se composter tranquillement. Sauf que nous n’avions absolument pas la place d’installer un grand contenant sur notre petit balcon. J’ai donc pris la direction de la déchetterie, pensant jeter mes précieuses épluchures de légumes BIO dans les déchets verts… Mais je me suis vue opposer un refus catégorique de la part du personnel de la déchetterie, qui m’a demandé de jeter le tout dans les déchets ménagers! La poubelle quoi. Tout ça pour ça. Le Bokashi, le transport… Pour que le contenu de mon bac se retrouve exactement au même endroit que si je l’avais jeté précédemment dans la poubelle de ma cuisine. Ayant lu des témoignages similaires dans la blogosphère, il semblerait que d’autres personnes aient connu la même mésaventure… Raison pour laquelle je ne conseille pas l’achat du Bokashi. A mon sens, si vous vivez en appartement, mieux vaut proposer des composteurs collectifs dans votre résidence.

Voilà pour ce premier aperçu de mes réflexes (presque) zéro déchet, en espérant que cet article pourra vous donner quelques idées pour réduire vos déchets au quotidien. A suivre prochainement sur le blog, d’autres réflexes dans ma vie de tous les jours, transport, loisirs, ménage et enfants.

Et vous? Quels sont vos réflexes 0 déchets?

 

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