Mon premier potager en permaculture: conseils aux débutants!

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Nous vivons une période riche en émotions, en situations inédites et en questionnements. Pour avoir eu la « bonne idée » de se dérouler au printemps, ce confinement aura eu au moins comme conséquence heureuse de réconcilier bon nombre de personnes désœuvrées avec leur jardin. Peut-être, plus enfouie, plus inconsciente, la perspective de pénuries alimentaires a-t-elle pu elle aussi susciter quelques vocations potagères.

Quoiqu’il en soit, et quelle que soit votre motivation pour plonger les mains dans la terre, je ne peux que l’applaudir et l’encourager ! Par expérience, je sais qu’on peut facilement se décourager au jardin. On ne sait pas forcément par où commencer, on hésite entre jardinage conventionnel et permaculture, il y a parfois très peu de résultats… Voici donc quelques éléments de réponse, qui ne remplaceront jamais vos observations, vos expérimentations, et tout ce que vous apprendrez de vos ratés mémorables, mais qui pourront peut-être vous aider si vous démarrez de zéro… ou presque !

 

le choix de l’emplacement !

Cela parait basique, et pourtant tout est là ! Un sol sain, c’est un sol qui vit, qui sent bon le sous-bois. On pourrait rentrer dans des considérations de PH ou de richesse du sol, mais quand on débute, il vaut mieux se faciliter la tâche.

Si vous avez déjà un jardin d’ornement en bonne santé, que vous entretenez avec des amendements naturels, et que dans ce jardin se trouve un emplacement idéalement ensoleillé, alors foncez pour un potager en pleine terre ! A l’inverse, si vous avez des craintes sur la qualité de votre sol, que vous trouvez trop dur, ou trop caillouteux, vous pouvez envisager d’autres solutions. Les légumes sont plus gourmands que le gazon! Il faut les accueillir dans un environnement un peu plus riche, surtout lorsque l’on démarre et qu’on a envie d’obtenir une petite récolte. En devenant un jardiner chevronné, vous apprendrez ensuite la pratique de la permaculture et vous transformerez votre sol!

Mais en attendant, deux options s’offrent à vous : la technique dite de la lasagne, que je ne détaillerai pas ici mais sur laquelle vous pouvez facilement trouver des informations sur internet, et celle du potager en carré surélevé, que j’ai choisie chez moi. La raison est simple : comme je l’ai déjà évoqué sur le blog, nous vivons dans une construction récente, et notre jardin est composé d’une majorité de terre de chantier, soit un sol extrêmement pauvre.

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Montage du carré potager

Il est assez aisé, avec un peu de bricolage et de récup, de monter un carré potager grâce à 4 planches assemblées entre elles et quelques tasseaux pour consolider l’ensemble. L’idéal, ce sont des carrés d’1m20 de côté, et d’environ 30 à 40 cm de hauteur. Pour protéger le bois, les puristes diront qu’il ne faut aucun plastique, et les minimalistes diront de faire avec ce que l’on a sous la main. Pour ma part, j’ai réutilisé de la bâche que nous avions déjà : à chacun de faire au mieux, mais il est préférable pour que l’ouvrage soit durable dans le temps de le protéger un minimum.

Une fois monté, posez ce carré dans un endroit plutôt ensoleillé et si possible à l’abri du vent. Pour le remplissage, là encore il y a la méthode « des règles de l’art », et la méthode… de la débrouille, surtout en temps de confinement !

Pour bien faire, vous devez positionner dans le carré une couche de branchages pour tapisser le sol, puis alterner des couches de compost, de terre et de paille. Mais si vous n’avez pas tous ces matériaux, pas de panique ! Pour ma part, au lieu des branchages, j’ai opté pour du simple carton kraft récupéré dans ma poubelle de tri, non peint, et débarrassé de ses restes d’adhésif. Sur ce carton, une couche de terre végétale (les jardineries sont ouvertes heureusement !), une couche de compost puis une nouvelle couche de terre végétale.

En permaculture, la dernière épaisseur est presque la plus importante : le paillage ! Vous aurez peut-être remarqué que dans la nature, le sol n’est jamais à nu. Il est toujours recouvert de mousses, de feuilles mortes, d’herbes sèches… Et ce n’est pas un hasard ! Cette couverture naturelle, en se décomposant, vient enrichir le sol et nourrir ses habitants. Elle maintient aussi l’humidité en empêchant l’évaporation de l’eau. Là encore, dans un potager idéal, vous disposerez de paille bien sèche pour réaliser ce paillage. Mais en plein confinement, on s’adapte : faites avec ce que vous avez sous la main, et récupérez par exemple vos déchets de tonte ! Une petite précaution s’impose néanmoins avec la tonte : étalez l’herbe coupée au préalable sur le sol de manière à la faire sécher un peu avant de pailler.

Disposez ensuite sur le potager des couches minces et que vous renouvellerez souvent, afin de ne pas laisser ce gazon fermenter sur vos cultures.

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1, 2, 3… Plantez!

Le sol de votre potager est prêt, il ne vous reste plus qu’à planter ! Vous êtes encore dans les temps, même dans le sud on attend en général que les fameux saints de glace soit passés (les 11, 12 et 13 mai chaque année) pour mettre en terre les cultures frileuses. Fin avril, les délais sont un peu justes pour réaliser des semis. Quoi qu’il en soit, ne suis pas certaine que lorsqu’on débute, il faille compter à 100% sur ses propres semis. Les résultats peuvent être assez aléatoires et donc décourageants. Optez plutôt pour des plants potagers, et n’hésitez pas à rechercher près de chez vous de producteurs locaux de plants. Pour les landais, voici deux adresses: le Papillon Bleu et Champ libre.

A cette date, vous pouvez planter à peu près de tout, y compris des tomates. Il faudra néanmoins les protéger du froid si un refroidissement devait avoir lieu, en les couvrant de voile d’hivernage par exemple. Personnellement, j’attends encore un peu pour les courges (melons, courgettes, potimarrons…), et pour les basilics, qui sont très sensibles au froid.

N’oubliez pas de tutorer ce qui grimpe, tomates et pois notamment, et d’alimenter votre paillage pour limiter les arrosages. Grand principe de la permaculture, pour devenir un jardinier expérimenté, il faut observer, observer, et observer encore vos plantes et leur environnement ! La plupart des végétaux sont « expressifs ». Ils vous montrent rapidement si quelque chose ne va pas, à commencer par le manque d’eau…

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La question des visiteurs dits “nuisibles”…

Il vous faut enfin savoir que votre beau potager et ses jeunes plants bien croquants ne manqueront pas de susciter des convoitises… On les appelle les « nuisibles » ou les « ravageurs », et il faut bien avouer que certains sont vraiment des pique-assiettes. Pour autant, je n’aime pas ce terme de « ravageur ». Votre jardin héberge un écosystème, et c’est tant mieux ! La nature étant parfaitement organisée, plus il y aura de vie dans vos cultures et mieux celles-ci se porteront au final! Même s’il faudra sacrifier quelques fraises ou tomates au passage !

Notre réflexe comme souvent est de tuer ces indésirables. Si vous souhaitez appliquer les principes de la permaculture, gardez au contraire en tête l’image de la chaîne alimentaire : en éliminant certains animaux, on prive bon nombre d’autres espèces de leur garde-manger et donc de leur moyen de survie. Laissez par exemple les hérissons et crapauds vous débarrasser des limaces, les coccinelles et chrysopes dévorer les pucerons !

Ne pas tuer ne signifie pas ne pas se défendre contre les attaques un peu trop voraces ! En ce moment, c’est l’incroyable appétit des escargots et des limaces qui cause des sueurs froides aux jardiniers. Le marc de café, la cendre ou les coquilles d’œufs dispersées auprès des cultures sont des astuces bien connues en permaculture, mais chez moi cela n’a pas fonctionné. Contre les gastéropodes, pour moi il n’y a que l’éloignement physique qui fonctionne. Grâce à des filets placés autour des plants, qui éloigneront aussi les oiseaux, des cloches de protection plant par plant pour la nuit (de simples pots retournés feront l’affaire !), et le ramassage patient et minutieux de ces visiteurs rampants en début de soirée. Certes un peu fastidieux mais diablement efficace ! Vous veillerez à les emmener ensuite loin de votre potager, mais évitez les potagers des voisins !

Jouez aussi sur les associations de culture: les oeillets d’Inde (fleur orange sur les photos ci-dessus) protègent les tomates des nématodes (petits vers) et des fourmis. Les capucines attirent à elles les pucerons, qui délaisseront les autres plants!

Bonnes permaculture (s) à tous !

PS: si le mode de vie minimaliste vous intéresse, n’hésitez pas à consulter mes articles Mes débuts vers un mode de vie plus minimaliste, ou Ma routine beauté minimaliste!

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